SCÉNARIO
J&J - La vie de JEAN psychotique et de JEANNE sa Muse.
J&J et la maladie, le trio inséparable.
Jean est schizophrène halluciné et ses perceptions délirantes conditionnent sa vie mystique contraignante.
Jeanne est bien présente dans le parcours de vie de Jean. Mais Jeanne est-elle une réalité ou bien seulement une vision de Jean, son ange gardien, sa muse ?
Jeanne a-t-elle le pouvoir de soustraire Jean de sa souffrance bien encombrante ; de lui faire recouvrer sa liberté ?
Une lutte inégale comme le bien et le mal en confrontation.
La maladie est un tourbillon récurrent, un plongeon dans un monde irréel ; le quotidien du malade psychique.
Alors dans chacune des scènes, ce sont les mêmes acteurs, les identiques lieux et situations.
Un univers du schizophrène répétitif de soumission à ses perceptions et de ses délires d’interprétation qui s’en suivent.
En opposition à nos références réalistes de vies, le film plonge le spectateur dans cet univers incompris et sans tabou dans cette relation mystico-maladive dans une dynamique de péripéties des plus imprévues ; dont celles qui sont, en fait, la réalité du parcours de malades affrontant chacun son mal-vivre et sa souffrance.
La réalité et l’irréalité n’est pas un mariage facile alors comment cela peut-il se terminer : bien ou mal ?
C’est la question que l’on peut se poser tout au long du film.
Fil du scenario.
L’hallucination première.
Il fait très chaud, un jeune homme, Jean, très inquiet, perturbé se promène seul sur un sentier recouvert de sable qui conduit à une petite chapelle, un souffle de vent fait tourbillonner du sable qui vient l’effleurer et de suite comme un miracle, Jean halluciné voit le chemin sableux se transformer en paillettes d’or. Jean en ramasse une poignée, une voix lui dit : « Jean, c’est ton nouveau chemin ». Jean souffle sur l’or contenue dans ses mains et l’or en retombant redevient du sable. Apeuré, il entre se réfugier dans la chapelle, le curé le voyant dans un état de panique tente de le rassurer : « Jean, tu as sans doute été touché par la grâce ». Jeanne est présente, elle est à genoux et en prière.
Jean est dans sa vie mystique un peu chaotique à la recherche de lui-même.
Il fréquence plusieurs églises. A genoux, Jean est en adoration du Christ sur sa Croix. Dans sa dernière visite, le curé vient le voir et lui dit : «Jean, il est bien tard, il faut que tu partes, je dois fermer l’église ». C’est en sortant que Jean se heurte à un groupe compact de touristes marchant sur le trottoir. Intrigué, Jean suit le groupe lequel entre dans un grand hall de spectacle où se trouvent deux portes distinctes. Il entre dans l’une des salles, celle de droite, à la suite du groupe. C’est une salle où le spectacle est de la magie. Dans ce tour, 4 personnages mythiques en buste de statues posées sur des chaises sont en lévitation autour d’une table avec repas. On reconnait : Socrate, Caligula, Charles VI, Napoléon (4 époques bien différentes).
Après ce numéro impressionnant qui le perturbe comme une hallucination, Jean quitte cette salle puis ouvre la seconde porte, ces sont les frères Bogdanov, assis leurs sièges en mouvement dans l’espace, expliquant le début du monde, le Big-Bang (Réf : Emission Temps X, les frères en habits de cosmonautes au sein d’un véhicule spatial).
Dans ces deux spectacles, quelque peu irréels, c’est Jeanne qui accueille les groupes et donc Jean.
Le soir tard, toujours perturbé, Jean fréquente régulièrement un pub où il tient des propos incohérents et lit des poèmes absurdes qui amusent les consommateurs. Jean rentre toujours à des heures matinales après avoir absorbé de l’alcool souvent offert par les clients. Un petit matin au passage des éboueurs, ils aperçoivent Jean. On voit d’abord ses habits à terre puis Jean, tout nu en slip blanc, les bras en croix agrippé à la grille d’une d’église (Réf : JC). Les éboueurs alertent le curé et ensemble le font descendre avec difficultés et ruades car Jean se dit le messager de Dieu avec son impossible mission divine. Le curé, le voyant si agité -et dans sa logique-, le fait entrer dans son église et le convainc de sa possession par le Diable. Le curé téléphone de suite à un centre religieux pour un exorcisme. A peine le téléphone reposé on est dans la scène de l’exorcisme. Dans cet exorcisme, deux jumeaux en noir assistent le prêtre exorciste.
Dans sa recherche toujours plus que mystique, Jean décide de se rendre à Lourdes, en train. Il est dans un wagon avec de nombreux pèlerins et handicapés physiques. Sur son aller du voyage, Jean est attiré par une jeune fille, Jeanne. Jeanne l’invite à faire tous deux le parcours rituel des visiteurs. Au passage devant la grotte mythique, la Vierge apparait à Jean toute rayonnante et lui dit quelques mots : «Jean, ait confiance en toi ».
Après plusieurs échanges verbaux, Jeanne comprend sa souffrance, son mal vivre. Jeanne est aussi très mystique naturellement. Adepte d’une secte apocalyptique et croyant aider Jean, elle l’incite à rejoindre son mouvement pour une « thérapie » qu’elle pense bénéfique.
A l’arrivée de Jean dans les locaux de la secte, Jeanne présente le nouveau venu pour l’intégrer au groupe. Il est présenté au gourou qui lui remet solennellement, autour du cou, un pendentif dont la représentation est l’effigie de la secte, son logo: un soleil avec ses flammes. C’est son adhésion officielle à la secte, Jean est dans sa nouvelle famille, ses frères et ses sœurs. Le gourou, par ses paroles rassurantes et convaincantes, lui certifie que l’on va l’aider à se sortir de ses tourments, le positionner dans une autre vie pleine d’espérance. Jean subit, jour après jour, l’endoctrinement et les prêches du gourou. Séances alternées où il est expliqué que pour devenir un adepte et survivre à l’apocalypse inévitable et programmé, en date prévue datant de l’époque ancestrale des Mayas, et se retrouver vivant après cette fin du monde, il faut suivre, à la lettre, les préceptes dictés dans son Livre-Saint, lesquels sont la volonté de Dieu ; car Dieu a décidé d’en finir avec sa Terre imparfaite. Dans cette nouvelle genèse Dieu veut repartir à zéro et repeupler la Terre avec des humains dignes et parfaits. Afin d’être les élus, les adeptes doivent se soumettre à des règles strictes d’obéissance: la pureté, la chasteté, le célibat, se lever aux aurores pour mieux méditer, ne plus manger de viande, ni boire d’alcool, fréquenter régulièrement notre église pour recevoir son enseignement, se couper de tous les médias manipulateurs et pervertis ; une vie d’acète totalitaire, un monde marginal, irréel où les adeptes sont totalement conditionnés.
J&J sont en séance de méditation transcendantale dans les locaux de la secte, dans une ambiance des plus mystiques. Vient alors la prêche manipulateur du Gourou : « L’apocalypse est proche, dans quelques jours, nous seuls, ayant respecté la loi divine de Dieu, ont été choisis, nous sommes les élus universels ». Le gourou motive les adeptes car, bien évidemment, il est indispensable de se séparer de ses biens, des choses matérielles et de les lui confier. Ce qui lui permettra de les sécuriser durant cette phase de transformation et ainsi de permettre sa restitution après le renouveau.
A cette dernière prêche, la veille du jour fatidique, les jumeaux de chaque côté une malle, d’aspect religieux et blindée, récoltent les présents et donations sous forme de papiers enroulés comme des objets précieux.
Le lendemain, avant l’aurore du jour de l’apocalypse, après la dernière séance de méditation obligatoire, les adeptes, une vingtaine d’hommes et de femmes de tout âge et sans enfants, sont vêtus de leurs habits de cérémonie blancs rehaussés d’une cape orangée, du médaillon en pendentif ainsi que la coiffure ornée du sigle de la secte. Les adeptes sont assis en lotus autour du gourou, encadré des deux sbires jumeaux, ses assistants jumeaux en habit noir, leur affirmant qu’il est temps de quitter cette terre en péril apocalyptique, de se séparer de leurs corps afin que leurs âmes puissent rejoindre « Dieu » dans la constellation du Septentrion. Puis après la paix revenue sur Terre, ils redescendront reprendre possession de leurs corps et de leurs biens dans ce nouveau paradis refaçonné par le cataclysme.
Les adeptes obéissants, comme des bêtes, sont alors prêts à faire ce dernier voyage.
Ils sont amenés dans un car rutilant. Un des sbires le conduit pour le voyage final. La destination choisie se trouve au sommet d’une colline, dans le cratère éteint d’un volcan -chaîne des puys, lieu bien proche du ciel, isolé du monde d’en bas- afin de mettre fin à leurs jours. Le car est suivi par une grande limousine blanche, conduite par l’autre sbire et le gourou est assis à l’arrière. On est encore très matinal, sur leur chemin qui monte au volcan, les deux véhicules passent devant la place d’une petite commune encore vide de ses habitants (Bugarach). Le car s’arrête en contrebas du volcan et les adeptes terminent leur chemin en procession. La limousine se range au plus près du lieu choisi.
Il fait un temps magnifique, les adeptes sont assis en demi-cercle en position de lotus, les deux bras tendus, J&J l’un à côté de l’autre. Face à eux le gourou est debout et prononce ses dernières paroles. Les deux sbires jumeaux distribuent la pilule fatidique. Au loin l’orage gronde puis le ciel devient de plus en plus noir et devient même inquiétant. Pour les adeptes, c’est bien le signe que la fin du monde devient effective.
Jean se sent très mal et fait une crise de décompensation de schizophrénie mystique. Dans un état second, en plein délires, il s’enfuie et s’éloigne du groupe en courant. Les autres adeptes, y compris Jeanne, mettent fin à leurs jours en ingérant la pilule anesthésiante et mortelle. Les deux jumeaux vont chercher les bidons d’essence dans le coffre de la limousine et en aspergent les corps. Le gourou sort son revolver et tue ses deux adjoints. Le gourou se débarrasse de sa tenue cachant son costume noir. Il lance l’allumette qui enflamme les corps. Le gourou repart au volant de sa limousine.
Jean, en crise, erre sur la route, le ciel est bien chargé mais il ne pleut pas encore.
En bas, au village, c’est le jour du marché. Mise en évidence la célèbre météorite bleue dans une coupole posée sur une petite table ornée d’un napperon. Quelques personnes évoquent que l’on est le jour de la fin du monde avec ses sarcastiques réponses. Une mère tient sa fille par la main, la petite fille levant les yeux vers le volcan dit à sa mère : « Maman, maman regarde». Sa mère se tourne aussi vers le volcan et crie : « Regardez, regardez, le volcan se réveille, il fume ». Toutes les personnes du marché regardent alors dans la direction du volcan et deviennent alors figés de stupeur. Un chien, venu de nul par arrive, arrive et se met à côté de la petite fille, s’assoie, lève aussi la tête et aboie.
Jean entend au loin et derrière lui la voiture du gourou qui se rapproche et Jean va se cacher dans le bois bordant la route. La limousine passée, Jean continue sa route en titubant. La pluie commence à tomber, la situation météorologique devient désastreuse : tempête, pluie, orage. Arrivée au village la limousine croise une voiture de police, sirène éteinte, se dirigeant sur la route du volcan. Par la peur panique de fin du monde et la pluie torrentielle sur le village, le marché est totalement déserté. Le marché est resté en place mais bien en désordre. Seule la météorite sur sa table est resté en place.
Sous la pluie battante, Jean continue sa marche aléatoire. Quelques voitures sont de passage, mais aucune ne s’arrête pour le secourir. Puis, la police arrive dans l’autre sens, croise Jean visuellement en état critique. La police appelle une ambulance qui ne tarde pas à venir prendre Jean en charge pour le conduire aux urgences de l’hôpital psychiatrique, avec sirène hurlante.
Arrivé aux urgences, Jean est allongé sur le brancard, entre dans la salle d’attente surchargée de nombreux malades. Jean est toujours en plein délires dans un climat météo qui ne s’arrange pas. Le psychiatre de service vient le prendre en charge et Jean est interné en psychiatrie pour y être soigné.
Dans cet hôpital surpeuplé, et quelque peu inhumain, intervient une jeune infirmière, Jeanne. Elle est attirée par notre souffrant Jean. Durant les soins avec le rituel de la piqure et cachets de neuroleptiques, J&J vont nouer une relation d’amitié. Malgré ses soins, Jean a des comportements difficiles ; attaché sur un brancard, il est dirigé pour une journée en chambre d’isolement.
Après quelques jours de mieux aller, Jean est autorisé à sortir dans le parc de l’hôpital.
Dans ce jardin, un banc fait face à une allée bordée de 4 statues sur piédestal, les identiques personnages de la scène de lévitation. Assis sur le banc, Jean se lève pour terminer sa sortie par l’allée des statues. Le ciel couvert de nuages blancs défilent alors à grande vitesse (à l’image des années d’Histoire des statues qui se succèdent). Au passage de Jean devant chacune des statues, un grand dictateur se substitue au personnage représenté. Chaque dictateur apostrophe Jean par une brève parole perturbante dans sa langue respective : Hitler, Staline, Mao, Mussolini. Paniqué, les mains sur les oreilles, Jean rentre rapidement à l’intérieur de l’hôpital.
Sa situation jugée trop difficile par le psychiatre, celui-ci décide de lui prescrire, de suite, une séance d’électrochocs que Jean subira dans la foulée.
Après des jours, de par sa médication, Jean va retrouver un peu d’esprit. En soirée, l’hôpital organise une petite fête avec un sommaire buffet. Installation du matériel musical : un piano, un violon, une contrebasse, un micro et sono. On pourrait s’attendre à un concert classique, mais c’est dans un tout autre registre plus dynamique que la soirée va être animée. Le psychiatre est au piano, les jumeaux l’un est au violon et le second à la contrebasse. Jeanne est la chanteuse, sa chanson est : « NO NO NO d’Amy Winehouse » et c’est sur ce rythme que les malades dansent en chorégraphie digne de professionnels.
Une ambiance d’enfer où Jean profite de cette opportunité pour fuguer. Il s’habille d’un survêtement, sort de la salle, descend les escaliers et passe la porte de l’hôpital.
Il a pour obsession de retourner dans la clairière meurtrière du volcan. Après avoir marché toute la nuit, au petit matin, il passe dans le village d’en bas encore endormi éclairé par quelques réverbères. Jean se rapproche des lieux. Dans la lueur du matin, le car lui apparaît entièrement calciné. Jean continue son chemin jusqu’au lieu fatidique. En arrivant il constate que tous les corps ont disparu et en place de la végétation herbeuse, ce sont des fleurs des champs qui ont poussé : coquelicots, bleuets et marguerites. Jean, en place du gourou, scrute l’horizon avec son ciel qui commence à bleuir, s’assied et en descendant son regard, brusquement lui réapparaît les adeptes en vie comme dans la situation antérieure avec J&J l’un a côte de l’autre. Jean ferme les yeux avec ses mains devant, puis lorsqu’il les rouvre, tous ont disparus et les fleurs sont réapparues. Epuisé, paniqué par cette vision, Jean s’endort au milieu des fleurs en étant agité.
Dans son rêve de cauchemar avec quelques soubresauts, Jean voit le feu qui a brûlé les corps. Puis de ce feu émerge la statue de Jeanne d’Arc assise sur son cheval tenant son étendard, alors les flammes s’apaisent. En place de Jeanne d’Arc, c’est Jeanne, vivante, qui vient la remplacer et dit : « Jean, sauve-toi, libère-toi de tes tourments, quitte ta maladie ».
La nuit arrivée, Jean décide, de lui-même, de réintégrer l’hôpital. Cette journée d’absence à l’hôpital est mise en évidence par son lit vide. Dans la nuit étoilée de pleine lune, on aperçoit au loin la lueur du village peu éclairé, puis au petit matin, l’hôpital est en vue et proche, moderne et éclairée (contrairement à l’entrée de St Anne, plutôt austère). Jean entre dans l’hôpital, monte les escaliers pour accéder à son service psy et se jette sur son lit, tout habillé. Jean s’endort rapidement. Jeanne le voyant ainsi arrive avec une couverture, lui enlève ses chaussures et le couvre pour qu’il ait chaud. A midi, des malades en attente s’activent et se dirigent vers une petite salle à manger. Ils prennent place en s’assoyant. Jeanne va réveiller Jean et lui demande d’aller se restaurer. Sa place l’attend entre d’autres malades au nombre de douze, Jean sera donc le treizième (Réf : La scène).
Sa situation s’améliore, on le dit « stabilisé » mais chaque semaine, il a rendez-vous à l’hôpital pour sa visite de suivi et reprendre une ordonnance de médicaments. Il retrouve alors son infirmière, Jeanne, qui lui fait sa piqûre de neuroleptique, avec laquelle il noue une relation durable.
Cette liaison est mise en évidence.
En amoureux, J&J sont proches l’un de l’autre :
Se promenant devant quelques monuments caractéristiques, la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et bien évidemment N.D. A la foire du trône dans le train fantôme avec ses personnages bizarres dont le diable, puis dans la chenille qui se couvre pour les mettre dans l’intimité.
Assis sur un banc du quai de Seine J&J regardent passer un bateau mouche surchargé de touristes. Puis directement J&J se trouvent à l’intérieur d’un vaporetto -dont l’un des opérants est un jumeau- arrivant face à la place St Marc en pleine semaine du carnaval des masques de Venise. L’autre jumeau est le conducteur de la gondole qui va faire visiter à J&J la ville par ses canaux. La séquence se termine par J&J enlacés sur le pont des soupirs.
Puis, chose naturelle dans la suite logique, ils se marient.
Les cloches annoncent l’événement.
Les futurs mariés, J&J, arrivent dans la limousine blanche qui se gare proche de l’église. Jeanne dans sa superbe robe de mariée et jean dans son habit de cérémonie queue-de-pie. Les invités sont en place dans l’église. Les jumeaux sont les servants du curé en habits d’enfants de chœurs. Détachés des invités figurent les parents des futurs mariés, acteurs des plus connus juste pour quelques apparitions furtives. Et éventuellement quelques autres personnalités connues sont dans les invités. Une rangée de chaises, derrière les parents et au premier rang des invités, sont libres.
Durant la cérémonie, avant l’acte du mariage, le curé fait sa prêche sur la logique du mariage inséparable même au-delà de la mort, après la fin du monde et du jugement dernier, J&J se retrouveront alors ensemble au paradis terrestre pour l’éternité.
A cette évocation de réitération de fin du monde, Jean devient nerveux et crie « Non, non », se retourne et sur les chaises vides sont assis le gourou entouré des adeptes. Après ce passage hallucinatoire, il apostrophe violemment et de vive voix le curé, puis s’enfuit en courant, sort de l’église où les invités restent médusés.
Jean comprend qu’il s’est fait berné, c’est sa rébellion face aux officiels des sectes et religions.
Dans sa fuite, il récupère un vélo de femme en mauvais état, pédale à vive allure dans quelques rues. Jean passe devant l’étalage en extérieur d’une droguerie où il s’approprie une bombe de peinture rouge. Jean fera le tour de la ville en s’arrêtant devant des bâtiments de cultes religieux et exécute des tags dont on ne pourra les lire le contenu dans cette séquence. Dans son périple en vélo, Jean est suivi de près par le chien.
Le soir même aux informations télévisées (présentatrice sur un ton tristounet) : « On me signale à l’instant même, un fait divers pas banal : L’intolérable, des lieux de culte profanés et vandalisés par des tags -que l’on découvrira : Menteurs, Escrocs, et Assassins sur la devanture de la secte reconnaissable par son logo-. On me dit que ces actes infâmes n’ont pas été revendiqués et que les chefs religieux n’ont pas voulu encore s’exprimer. Peut-être est-ce l’acte d’un déséquilibré, d’un fou irresponsable compte-tenu de la gravité des actes commis. En attente d’en savoir plus sur l’auteur de ce délit irresponsable, les inscriptions blasphématoires sont en cours d’effacement par le service propreté de la Mairie. De suite la météo».
Jean décide alors de quitter ce monde qui l’assaille et on le retrouve en état de clochardise, tenue, pull et baskets en mauvais état. Jean fait la manche debout devant la porte de l’église tout en fumant une cigarette douteuse. Le chien est allongé à ses pieds sur sa veste queue-de-pie du mariage. Les fidèles, où figurent les parents de J&J, sortent de la cérémonie religieuse, mais personne ne lui donne la moindre pièce de monnaie. La dernière, Jeanne, passe devant Jean, fait quelques pas, puis revient en arrière lui mettre un petit billet dans sa boîte de conserve servant de sébile. Le curé ferme la porte de l’église.
Jean et son chien fidèle se retirent en forêt dans une baraque qu’il s’est construite (ou bien abandonnée). Jeanne passe le voir, de temps à autre, en vélo (le même). Le jour de Noël –identifiable-, Jeanne, de passage, dépose devant la porte de la baraque un paquet de pâtisserie que l’on suppose être la bûche rituelle
C’est bien l’hiver, Jean a froid, il a allumé un feu dans son vieux poêle récupéré. Sa baraque est enfumée, il sort et s’assied sur un tronc d’arbre, son chien à côté de lui. Alors qu’il regarde sa cabane qui fume en abondance par son tuyau, il a la vision de la Chapelle Sixtine d’où sort de la fumée noire, puis elle devient blanche et à ce moment des flammes sortent du tuyau et sa baraque prend feu.
La neige a fait son apparition, Jeanne, dans son dernier passage, découvrira Jean pendu à un arbre, son chien le regardant assis en aboyant comme pour l’appeler.
On se retrouve au cimetière enneigé, le cercueil est descendu dans son caveau. Les jumeaux, croque-morts en noir, sont les organisateurs de la cérémonie. L’un porte un bouquet de roses rouges. L’officiant religieux n’est plus le curé ; ils sont deux, un évêque et un curé, les pères de J&J. Dans la cérémonie se sont les ‘amis’ de jean : le curé, le gourou et le psychiatre, puis les deux mères de J&J et la dernière Jeanne, tous et toutes en tenue de deuil noir en contraste avec la neige. L’évêque et le curé se passant le goupillon bénissent le corps avec ces paroles «Jean, notre ami à tous, nous a quitté, paix à son âme». Puis les personnes s’approchent, dans l’ordre, une rose à la main distribuée au passage par le jumeau. Chacun et chacune jettent sa rose sur le cercueil ; Jeanne est la dernière, elle jette sa rose qui en tombant s’illumine.
Un arc-en-ciel vient illuminer sa tombe.
Épilogue.
La vie continue…en rupture avec la scène précédente.
Avant le retour à l’image, on entend des hirondelles.
C’est le printemps, les hirondelles, en ligne sur un fil électrique gazouillent. Le ciel est bleu.
Une cérémonie religieuse a lieu, un baptême avec le curé, J&J de dos sont reconnaissables. A la sortie de l’église, ce sont les traditionnelles photos. Sur le côté est garée, en place du mariage, la limousine blanche. Puis les nuages s’amoncellent dans le ciel. Couvrant le son des cloches, on entend au loin les sirènes du Samu.
Quelques années plus tard.
Sur le chemin de la petite chapelle, J&J –encore de dos- marchent en tenant un enfant par la main, puis l’enfant se sépare de ses parents et courre. J&J lui crient ensemble : « Jean attend-nous », l’enfant en mouvement se retourne et c’est sur ce mouvement de tête, lorsqu’il est de profil que le film se termine.
FIN.
#Schizo-non>@ssociation - www.psychose.eu – Juin 2023