L’étroite relation entre sainteté /illumination, état mystique et folie.

Conférence élabore du symposium « cingle ou illumine ? »

Par Douwe Tiemersma - Décembre 2001

 

La sainteté et ses rapports avec la folie.

Au cours de l’histoire, sainteté et folie ont souvent été confondues. Ce fait est valable pour toutes les cultures.
Dans l’ancienne Judée, le prophète était souvent considéré comme fou, ce qui rassurait les esprits simples. Les actes de Jésus donnèrent aussi à la plupart de ses contemporains des doutes quant à son équilibre mental.
Paul ne disait-il pas : « Nous sommes les fous de la volonté du Christ ».
Cependant, plusieurs de ces personnes ont été sanctifiées.

Ainsi, St François d’Assise qui, aux yeux de ses contemporains, se comportait souvent comme un fou.

Il circule de nombreuses histoires à propos de « saints fous » et de « sages fous », dans la tradition du soufisme, de l’hindouisme, du bouddhisme tibétain et du bouddhisme zen.
Il est vrai que beaucoup « d’illuminés » ont mené et mènent encore une existence discrète mais le lien avec la folie est toujours présent....


Les frontières entre spiritualité et psychose ne sont pas distinctes.

L’espace spirituel sur la voie psychopathologique.
Celui qui est devenu psychotique ou qui tend vers une psychose, s’est, auparavant, souvent intéressé à la spiritualité. Il y a donc une certaine analogie avec celui qui s’est engagé dans la voie de la spiritualité....

 

Psychose et état mystique.

Article de Caroline Brett 

Caroline Brett ne s’est pas s’appliquée pas à séparer les psychotiques des mystiques mais elle a analysé les différences et les ressemblances du point de vue des psychotiques dans le but de mieux comprendre la psychose.

Elle a donc étudié les différents points de vue de collègues et aborde la vision des religions orientales, en ce qui concerne les expériences pathologiques.
Elle compare des expériences psychotiques à des expériences mystiques de manière approfondie.


La relation entre les expériences spirituelles et les états de conscience psychotique est très étroite, parce qu’elles ont la même organisation, et sans doute, parce qu’elles sont actionnées par les mêmes processus.

La pathologie de la psychose ne réside pas dans le contenu de la pensée, ni dans la forme de l’expérience mais, dans l’impossibilité de revenir à la réalité saine et normale.

Cette pathologie provoque l’isolement psychologique et l’incapacité d’admettre la subjectivité d’autrui, ainsi que le désintérêt des choses pratiques ce qui amène la personne à ne plus bien prendre soin d’elle-même.

Une psychose commence parfois par une période d’extase, avant que le sujet soit envahi par l’angoisse et la confusion. Au début, le sujet ressent souvent une impression de renaissance ou d’éveil spirituel, ce qui peut être interprété comme une illusion mais, qui, dans les systèmes spirituels orientaux, est pris à la lettre.

Dans la mystique indienne Nord-américaine, ce phénomène se présente aussi : les expériences mystiques gratifiantes existent, autant que les expériences dangereuses font leur place.

Lors d’une psychose, une structure altérée de l’ego subsiste, faussée, ainsi que la séparation sujet/objet persiste en partie.

Ces facteurs mènent à la création d’illusions, justifiant l’étiquette de psychose.
Lorsque la structure de l’ego se sent menacée par une conscience indifférenciée, l’intellect essaie de ramener à la surface certains archétypes, ce qui l’amène à penser que le monde existe de soi-même, ou que le « soi » constitue le monde.

Ceci conduit à la folie des grandeurs.

 

Selon Caroline Brett, la mystique et la psychose diffèrent sur les points suivants :

1 - Lors d’une psychose, une structure altérée de l’ego subsiste, faussée, ainsi que la séparation sujet/objet persiste en partie.

2 - Il est moins aisé de garder sa concentration que lors d’une expérience mystique.

3 - Il est plus difficile de garder son équanimité parce que surgissent l’angoisse, la confusion et l’émotivité.

 

De mon point de vue ces différences séparatives n’existent pas.

Caroline Brett analyse la même maladie dans les deux phases distinctes de la psychose : l’avant et l’après.

1 - L’avant : l’état schizophrénique de fragilité génétique nommée «Vulnérabilité » où le pré-malade fonctionne déjà dans l’irréalité depuis de nombreuse années avec sa sensibilité aux perceptions bien existantes (4% de la population). 

2 - L’après : l’état dans la maladie de souffrance, après passage en décompensation nommée « Stress » où la désorganisation du cerveau prend toute son ampleur (1% de la population).

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Page mise à jour le mardi 19 janvier 2010 - * maurice.champion20@wanadoo.fr *