L’étroite relation
entre sainteté /illumination, état mystique et folie.
La sainteté et ses rapports avec la
folie.
Au cours de l’histoire, sainteté et
folie ont souvent été confondues. Ce fait est valable pour toutes les cultures.
Dans l’ancienne Judée, le prophète était souvent considéré comme fou, ce qui
rassurait les esprits simples. Les actes de Jésus donnèrent aussi à la plupart
de ses contemporains des doutes quant à son équilibre mental.
Paul ne disait-il pas : « Nous sommes les fous de la volonté du Christ ».
Cependant, plusieurs de ces personnes ont été sanctifiées.
Ainsi, St François d’Assise qui,
aux yeux de ses contemporains, se comportait souvent comme un fou.
Il circule de nombreuses histoires
à propos de « saints fous » et de « sages fous », dans la tradition du
soufisme, de l’hindouisme, du bouddhisme tibétain et du bouddhisme zen.
Il est vrai que beaucoup « d’illuminés » ont mené et mènent encore une
existence discrète mais le lien avec la folie est toujours présent....
Les frontières entre spiritualité et psychose ne sont
pas distinctes.
L’espace spirituel
sur la voie psychopathologique.
Celui qui est devenu psychotique ou qui tend vers une psychose, s’est,
auparavant, souvent intéressé à la spiritualité. Il y a donc une certaine
analogie avec celui qui s’est engagé dans la voie de la spiritualité....
Psychose et état mystique.
Article de Caroline Brett
Caroline Brett ne s’est pas s’appliquée
pas à séparer les psychotiques des mystiques mais elle a analysé les
différences et les ressemblances du point de vue des psychotiques dans le but
de mieux comprendre la psychose.
Elle a donc étudié les différents points de vue de
collègues et aborde la vision des religions orientales, en ce qui concerne les
expériences pathologiques.
Elle compare des expériences psychotiques à des expériences mystiques de
manière approfondie.
La relation entre les expériences
spirituelles et les états de conscience psychotique est très étroite, parce
qu’elles ont la même organisation, et sans doute, parce qu’elles sont
actionnées par les mêmes processus.
La pathologie de la psychose ne réside pas dans le contenu de la
pensée, ni dans la forme de l’expérience mais, dans l’impossibilité de revenir
à la réalité saine et normale.
Cette pathologie provoque l’isolement psychologique et l’incapacité
d’admettre la subjectivité d’autrui, ainsi que le désintérêt des choses
pratiques ce qui amène la personne à ne plus bien prendre soin d’elle-même.
Une psychose commence parfois par une période d’extase, avant que le
sujet soit envahi par l’angoisse et la confusion. Au début, le sujet ressent
souvent une impression de renaissance ou d’éveil spirituel, ce qui peut être
interprété comme une illusion mais, qui, dans les systèmes spirituels
orientaux, est pris à la lettre.
Dans la mystique indienne Nord-américaine, ce phénomène se présente
aussi : les expériences mystiques gratifiantes existent, autant que les
expériences dangereuses font leur place.
Lors d’une psychose,
une structure altérée de l’ego subsiste, faussée, ainsi que la séparation
sujet/objet persiste en partie.
Ces facteurs mènent à
la création d’illusions, justifiant l’étiquette de psychose.
Lorsque la structure de l’ego se sent menacée par une conscience
indifférenciée, l’intellect essaie de ramener à la surface certains archétypes,
ce qui l’amène à penser que le monde existe de soi-même, ou que le « soi »
constitue le monde.
Ceci conduit à la folie des
grandeurs.
Selon Caroline Brett, la mystique et la psychose diffèrent sur les
points suivants :
1 - Lors d’une psychose,
une structure altérée de l’ego subsiste, faussée, ainsi que la séparation
sujet/objet persiste en partie.
2 - Il est moins aisé de
garder sa concentration que lors d’une expérience mystique.
3 - Il est plus
difficile de garder son équanimité parce que surgissent l’angoisse, la
confusion et l’émotivité.
De mon point de vue ces différences
séparatives n’existent pas.
Caroline Brett analyse la même maladie dans
les deux phases distinctes de la psychose : l’avant et l’après.
1 - L’avant : l’état schizophrénique de
fragilité génétique nommée «Vulnérabilité » où le pré-malade fonctionne
déjà dans l’irréalité depuis de nombreuse années avec sa sensibilité aux
perceptions bien existantes (4% de la population).
2 - L’après : l’état dans la maladie de
souffrance, après passage en décompensation nommée « Stress » où la
désorganisation du cerveau prend toute son ampleur (1% de la population).
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mardi 19 janvier 2010 - * maurice.champion20@wanadoo.fr
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