Peut-on transmettre la foi en
Dieu ?
Source en totalité :
http://oumma.com/spip.php?page=affiche_commentaire&id_forum=27535
Chères soeurs, chers
frères, chers amis,
Je voudrais m’adresser à
Reno qui dit "On peut transmettre la foi par l’exemple. Ou par
l’endoctrinement. On part d’abord du principe qu’il faudrait croire. On se
demande ensuite comment y parvenir.". Je ne suis pas de votre avis. La foi
peut être révélée, exacerbée, atténuée, amoindrie par la relation de l’humain
avec ses proches et l’influence de la société dans laquelle il vit. En d’autres
termes, on la nourrit ou on l’affaiblit. Mais on ne la transmet pas. Pour les
chrétiens c’est la grâce de Dieu qui vous touche. Pour les musulmans cette foi
est présente dès notre création et comme je l’ai déjà dis dans ma première
intervention elle correspond à la "religion naturelle" de l’âme (al
fitra en arabe). En ce sens l’expression se convertir à l’islam, par exemple,
est impropre. Il faudrait dire retourner à Dieu, embrasser l’islam.
Vous avez dit de votre
fille "c’est sans doute un besoin de croire". Effectivement, ce
besoin se fait très pressant et est irrépressible lors se l’appel de Dieu.
Personne à ce moment là n’y peut rien. Mais ce besoin que vous exprimer n’a pas
forcément le même sens pour moi. Voilà comment je l’entends. C’est la pression,
les tensions entre l’âme qui connaît Dieu et l’influence de la société environnante
qui grandit. On sent comme un besoin voire un commandement de croire. Notre âme
nous parle et hurle en notre for intérieur sans aucune raison cartésienne, sans
aucune preuve positive, qu’elle souffre de ce qu’on lui fait subir.
Mais c’est aussi la
volonté de Dieu qui nous offre Sa lumière, lève le voile sur notre perception
du monde.
Enfin, argument plus
scientifique, notre cerveau ou plus exactement les sécrétions chimiques de
sérotonine nous poussent violemment vers les chemins de la foi. Il y a quelques
années un dossier spécial de "science et vie" était paru sur le thème
"est-on programmer pour croire ?". Je vous livrerai une partie
des conclusions des chercheurs qui se sont penchés sur la question à la fin.
Autre chose, je ne pense
aucunement que vous êtes intolérant ou ostraciste et vous vous exprimez
poliment. Toutefois lorsque vous dîtes que les croyants ne se posent pas
beaucoup de questions on serait tenté de croire que la quasi-totalité de
l’humanité, croyante, est simple d’esprit. Toute l’humanité se pose des
questions. C’est précisément la conscience de soi, la conscience d’être, d’être
avec les autres, d’être dans le monde qui nous confère la qualité d’humain et
non d’animaux. Nous nous questionnons tous sur nous même et les croyants pas
moins que les libres-penseurs. La pratique de la religion, l’exigence de la foi
n’obéissant pas moins à des règles, des limites que l’ont caresse, que l’on
transgresse, et donc qui nous confère un haut degré de conscience. Quelle
rétribution sera la mienne ? Dieu me pardonnera-t-il ? Ai-je causé du
tort à mes semblables ? Le champ et le registre des questions est plus
vaste encore que dans la pensée "non-croyante". Un non-croyant
explore une existence limitée à la vie terrestre. Le croyant explore l’existence
de la vie, de la mort puis de la vie à nouveau. C’est donc avec votre propre
grille de lecture que vous dîtes "Ils suivent la voie toute tracée. Le
fait de croire est un confort de certitudes, on croit comprendre le monde.
C’est plus simple et c’est rassurant.". Mais c’est tout le contraire. La
voie n’est pas toute tracée, nous avons la faculté du libre-arbitre. Nous
n’avons pas de certitudes mais de l’espoir. On ne croit pas plus connaître le
monde que vous. Cette prétention et cet orgueil sont les traits de l’humanité.
Vous trouvez vraiment cela plus simple et plus rassurant...La crainte du
jugement dernier ?
Pour revenir à la
question du débat, je dirais que partager sa foi ne se maîtrise pas. Personne
ne peut décider de qui ou comment il va "convertir" quelqu’un. Un
croyant ne peut que témoigner de sa foi à l’humanité. Car il s’agit d’une
communication à plusieurs paramètres. Et comme dans toute communication il faut
un émetteur, un message, un récepteur, un moyen de communication et un langage
commun. L’émetteur c’est Dieu. Pour le message c’est clair. Le récepteur est
celui qui recevra ou non le message. Le moyen de communication est
l’intercesseur,l’intermédiaire : l’être humain. Le langage c’est l’amour.
Car la religion est une des rares choses de ce monde qui ne peut se partager et
se propager qu’avec de l’amour. Et il en a toujours été ainsi.
D’ailleurs Reno, sans
connaître l’histoire de votre fille, je gage que c’est par amour qu’elle a
embrassé l’islam. Pour pouvez maltraiter un enfant et lui faire apprendre mille
pages de texte mais seul l’amour lui fera aimer Dieu. Vous pouvez conquérir la
planète entière avec la plus grande armée mais seul l’amour guidera les peuples
vers Dieu. Jamais un prophète n’a été suivi sans amour. L’amour de Dieu pour sa
création, l’amour de la création pour Dieu, l’amour de la création pour la
création.
J’aimerais beaucoup
également que vous expliquiez votre dernière phrase, elle peut porter à
confusion. Merci
Enfin, chose promise
chose due. Je vous livre des conclusions d’études scientifiques. Je le fais
honnêtement, sans rien ôter ni ajouter même quand les conclusions ne vont pas
tout à fait dans mon sens "rêvé" :
Les neurobiologistes en sont presque
convaincus : le besoin de l’Homme à adhérer à une religion est dû à une
molécule contenue dans le cerveau. C’est du moins ce que démontre une étude
scientifique approfondie sur le sujet. En effet, après avoir remarqué que les
transes vécues par des croyants étaient toutes semblables, les neurobiologistes
décident de s’intéresser de près à ce qu’ils appellent la
"religiosité" (tendance à voir le monde comme habité par le divin),
donnant ainsi naissance à une nouvelle discipline : la neurothéologie.
Pour Andrew Newberg, neurobiologiste directeur de la clinique de médecine nucléaire
de l’université de Pennsylvanie et pionnier de ce nouveau concept,
"l’objectif est d’identifier les mécanismes cognitifs (relatif à la
faculté de connaître) qui régissent la croyance en Dieu. " Les résultats,
bien quà approfondir, sont néanmoins très impressionnants : la foi serait
donc due à la sérotonine, une substance neurotransmettrice (qui transmet une
information d’un neurone à l’autre) qui est impliquée dans les sensations de
faim, de soif et de fatigue. C’est en 2000 que les neurothéologiens découvrent
enfin que cette molécule a des effets similaires à certaines drogues :
elle modifie les perceptions sensorielles, provoque des hallucinations et des
sensations de fusion avec le monde. Cela correspond exactement à la description
d’une transe. Afin de prouver que la sérotonine agit bien sur la religiosité,
Jackeline Borg, neurobiologiste à l’université Karolinska en Suède, décide avec
son équipe de procéder un test sur 15 volontaires. Les résultats sont
spectaculaires : il apparaît que plus le taux de sérotonine est élevé,
plus la conviction religieuse est renforcée. Borg en conclut que : "
Le système de production de la sérotonine pourrait bien être vu comme l’une des
bases biologiques de la croyance religieuse [... ]" Mais doit-on en
déduire que la sérotonine est la "molécule de la foi" ? Pour
Catherine Belzung, biologiste à l’université de Tours, la réponse est
claire : "Certainement pas. Si la croyance en Dieu peut certes être
favorisée par l’action d’une molécule comme la sérotonine, elle ne peut en
aucun cas se résumer à l’action exclusive de cette dernière. " Ce que Borg
confirme : "Une étude allemande menée en 2002 suggère que d’autres
neurotransmetteurs pourraient être impliqués dans la religiosité [... ]"
Donc la croyance ne se limite pas seulement à l’aspect chimique ? Non, en
effet.
Les autres responsables
de la religiosité
Ainsi, alors que
certains étudient la chimie du cerveau, d’autre se penchent, avec succès, sur
sa structure. C’est comme ça qu’il est apparu qu’une zone cervicale bien précise
était encline à la religiosité : le cortex pariétale supérieur (parité
arrière haute du crâne). Plus l’activité de ce fameux cortex ralentit, plus le
sentiment de transe s’intensifie. On doit cette découverte à Andrew Newberg
qui, en 2001, analyse l’activité cérébrale de 8 moines tibétains plongés dans
une méditation. Il s’aperçoit alors que plus la méditation semble profonde,
plus le cortex s’assombrit. Cela correspond à une chute de l’irrigation
sanguine due à une baisse d’activité. Newberg explique : " L’une des
fonctions du cortex pariétal supérieur est de permettre à l’individu
d’effectuer la distinction entre son corps et l’environnement et de s’orienter
dans l’espace. "Et le cortex ne serait pas le seul impliqué ! "D’autres
travaux indiquent que c’est tout un réseau qui est mobilisé", nous dit
Newberg. Et selon Laura Koenig, université du Minnesota, nos gènes seraient
aussi de la partie ! Son étude (publiée dans le Journal of personality),
menée sur 546 volontaires dont 169 paires de "vrais jumeaux" et 104
de "faux jumeaux", révèle que, pour la période adulte, de "vrais
jumeaux" ont plus souvent une attitude similaire face à la religion que de
"faux jumeaux". Cependant, aucune différence notable n’est remarqué
entre les deux types de jumeaux durant l’enfance. Cela prouve donc que, une
fois affranchis de l’environnement parental, les gènes responsables de la
religiosité se développent.
Que la paix soit avec
vous.
ç Retour
lmlmlml
Page de mon site : http://champion20.monsite.orange.fr
Mise à jour le mardi
27 juillet 2010 - * maurice.champion20@wanadoo.fr
*