Témoignage de Molly.

Une belle histoire qu'aucun journal de psychiatrie ne publiera jamais.

Par Al Siebert, Ph.D.

 

Rémission spontanée d'une Schizophrène.

Copie de l’article: è www.alterpsy.org/remission.php

Traduit par: Schizo Anonyme : Original en anglais disparu du Web

 

Cette histoire soulève les questions suivantes:

1) Si la schizophrénie est un désordre neurobiologique comme les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer, comment se fait-il qu'une personne puisse en guérir si rapidement, après un seul entretien?

2) Combien y a-t-il eu de cas de « rémission spontanée »? Comment pourrait-on obtenir une telle information?

3) Pourquoi des psychiatres comme Torrey réagissent-ils à des témoignages comme le mien en affirmant qu'il s'agit « d'attaques contre la psychiatrie? » Pourquoi les psychiatres sont-ils aussi étroits d'esprit quand des non-psychiatres leur parlent de nouvelles et meilleures manières d'approcher la schizophrénie?

 

Ce texte a suscité une discussion dans le forum Doctissimo

« Depuis que le concept de schizophrénie a été inventé, au début du vingtième siècle, par Eugen Bleuler, les psychiatres ont été frustrés dans leurs efforts pour comprendre et traiter cette maladie. Aujourd'hui, parce qu'il s'est avéré que 20 % des personnes ayant été diagnostiquées schizophrènes ont des ventricules cérébraux élargis, beaucoup de psychiatres croient que le problème est neurobiologique.

Le psychiatre E. FullerTorrey, par exemple, dit que «les maladies mentales sérieuses sont des désordres neurobiologiques du cerveau . Ces maladies peuvent dès lors être rangées dans la même catégorie que des troubles tels la maladie de Parkinson, celle d'Alzheimer, ou encore la sclérose en plaques». (Out of Shadows, par E, Fuller Torrey, 1997, page 5).

La croyance, largement répandue, qu'une personne diagnostiquée «schizophrène» est atteinte d'une maladie incurable d'origine neurobiologique, a conduit le courant dominant de la psychiatrie à rejeter tout élément pouvant contredire cette supposition.

L'histoire qui suit, qui raconte la guérison rapide d'une jeune femme diagnostiquée comme atteinte d'une « schizophrénie paranoïaque aiguë», a été refusée par toutes les publications psychiatrique ou psychologiques auxquelles son auteur l'a proposée.

Voici quelques années, cette histoire a malgré tout été publiée dans un journal régional, en tant que premier d'une série de cinq articles sur le sujet. Les quatre articles suivants n'ont pas paru parce que des psychiatres de la région ont fait pression.

J'ai raconté cette anecdote lors d'une conférence. M. Fuller Torrey, qui y était présent, a dit que c'était, de ma part, une « attaque contre la psychiatrie » (Out of Shadows, par E, Fuller Torrey, 1997, pages 147-148).

Jugez-en par vous-mêmes...

La mère du second sauveur

Lorsque je travaillais comme psychologue pour l'institut Neuropsychiatrique de l'université du Michigan, j'ai eu l'occasion de faire une interview expérimentale d'une jeune femme de 18 ans, chez qui l'on avait diagnostiqué une «schizophrénie paranoïaque aiguë». Ses parents l'avaient conduite à la clinique parce qu'elle affirmait que Dieu lui parlait.

Son état demeurait inchangé durant plusieurs semaines. Elle était en retrait. Elle ne voulait participer à aucune activité, et ne parlait ni au docteur, ni aux nurses.

Le psychiatre superviseur avait décidé de la transférer dans l'hôpital d'état d'Ypsilanti, au Michigan. L'opinion de l'équipe soignante était que, vu qu'elle souffrait d'une grave «schizophrénie paranoïaque», elle passerait probablement le reste de sa vie dans un hôpital d'Etat.

Je demandais au médecin de la fille l'autorisation de l'interviewer, et de procéder à quelques tests psychologiques avant qu'elle soit transférée. Il me dit que je pouvais essayer, mais qu'il ne croyait pas que mes efforts produiraient des résultats.

Je convins donc de rencontrer la fille, que j'appellerais Molly, le lendemain matin dans la salle à manger. J'emmenais mon kit de test d'intelligence Wechlser et des cartes Bender - Gestalt. Je disposais le matériel sur la table et attendis dans la salle à manger que l'infirmière amène Molly. Elle était de taille moyenne et semblait avoir un léger excédant de poids. Elle n'était pas maquillée. Ses cheveux châtain lui arrivaient aux épaules, et avaient besoin d'être lavés. Elle portait des habits de coton usé. Lorsque la nurse nous présenta l'un à l'autre, Molly me lança un regard furtif, mais ne dit rien. Je pouvais toutefois sentir l'attention qu'elle me portait. Elle paraissait effrayée et seule.

Je la fis s'assoir à une extrémité de la table et m'assis à son côté. Au lieu de lui parler, je lui fis copier des dessins Bender-Gestalt. Elle coopéra et fit ce que je lui demandais. Et lui donnais occasionnellement une brève approbation. Elle suivit exactement mes instructions, travaillant à un bon rythme. Lorsqu'elle eut fini, je la lançais dans le test de dessin de WAIS. Elle était de moins en moins tendue. Finalement, elle osa me regarder prudemment dans les yeux.

Lorsque nos regards se rencontrèrent, je lui souris en disant « hello! ».

Elle rougit et incline la tête, mais je sens que le courant passe. Je peux commencer une conversation avec elle.

Moi: Molly... (elle me regarde) ... je suis curieux à propos d'une chose. Pourquoi êtes-vous dans un hôpital psychiatrique?

Molly: Dieu m'a parlé et m'a dit que j'allais donner naissance à un second sauveur.

Moi: C'est possible, mais pourquoi êtes-vous ici, dans cet hôpital?

Molly: (intriguée) Ben, ce sont des paroles de folle!

Moi: Selon qui?

Molly: Quoi?

Moi: Lorsque Dieu vous a parlé, vous avez cru que vous étiez folle?

Molly: Oh, non. Ils ont dit que j'étais folle.

Moi: Pensez-vous que vous êtes folle?

Molly: Non, mais je le suis, n'est-ce pas? (ironique).

Moi: Si vous le dites sous forme de question, je vais vous répondre.

Molly: Pensez-vous que je suis folle?

Moi: Non.

Molly: Mais cette chose n'aurait pas pu arriver, ou bien?

Moi: En ce qui me concerne, vous êtes la seule personne à savoir ce qui se passe dans votre esprit. Au moment où ça s'est produit, ça vous a semblé réel?

Molly Oh, oui! (avec emphase).

Moi: Dites-moi ce que vous avez fait après que Dieu a parlé avec vous.

Molly: Que voulez-vous dire?

Moi: Avez-vous commencé à tricoter des habits pour le bébé, par exemple?

Molly: (rires) Non, mais j'ai emballé mes habits, et plusieurs fois, j'ai attendu près de la porte.

Moi: Pourquoi?

Molly: Je croyais que j'allais être emmenée quelque part.

Moi: Et vous n'avez pas été emmenée là où vous vous attendiez, n'est-ce-pas?

Molly: (En riant) Non!

Moi: Il y a une chose au sujet de laquelle je suis curieux...

Molly: Oui?

Moi: Pourquoi Dieu vous a-t-il choisie, vous, parmi toutes le femmes du Monde, pour être la mère du second sauveur?

Molly: (Avec un large sourire) Vous savez, je me suis également posé la question!

Moi: Qu'est-ce qui s'est produit dans votre vie avant que Dieu ne vous ait parlé?

Molly est alors devenue soudainement très bavarde. Pour répondre à cette dernière question, elle a parlé durant 30 minutes...

Elle était un enfant unique qui avait désespérément tenté de gagner l'amour de ses parents. Ils ne lui en donnaient qu'un peu de temps en temps. Juste assez pour lui donner l'espoir d'en recevoir plus. Elle participait d'elle-même au ménage, cuisinant et nettoyant. Puisque son père avait été musicien, elle s'était jointe à l'orchestre de l'école. Elle pensait que cela lui plairait. Elle s'était entraînée avec assiduité, et quand elle fut promue au premier rang dans la section clarinette, elle avait espéré que son père serait fier d'elle. Ma la réaction de son père avait été de briser la clarinette sur la table de la cuisine en lui disant: « tu ne vaudras jamais rien ».

Après avoir terminé sa "high school", Molly est entrée dans une école d'infirmières. Elle a choisi cette profession parce qu'elle espérait qu'à l'hôpital, les patients apprécieraient ce qu'elle ferait pour eux.

Son premier passage dans un hôpital a été une expérience décevante. Les deux femmes dont elle a reçu la charge l'ont critiquée. Rien de ce qu'elle faisait pour elles n'était apprécié. Il lui a semblé que le monde s'écroulait.

Elle a voulu se réconforter auprès de son petit ami, mais il lui a dit de rentrer à la maison et de lui écrire. Qu'ils pouvaient rester amis mais qu'il voulait sortir avec d'autres filles...

Moi: comment vous êtes-vous sentie après ça?

Molly: horriblement seule.

Moi: Ainsi, votre père et mère ne vous aimaient pas, les patientes vous critiquaient et ne vous aimaient pas, et votre petit ami voulait que vous soyez seulement amis. Ce qui vous a fait vous sentir seule et triste.

Molly: (avec dépit) Oui, il me semblait qu'il n'y avait personne au monde pour s'intéresser à moi.

Moi: Et c'est alors que Dieu vous a parlé.

Molly: Oui (calmement)

Moi: Comment vous êtes-vous sentie après que Dieu vous ait annoncé les bonnes nouvelles?

Molly: (avec un chaleureux sourire): « Il me semblait que j'étais la personne la plus extraordinaire au monde ».

Moi: C'était un sentiment agréable, n'est-ce pas?

Molly: Oui.

A ce moment, le personnel de la cuisine entra pour mettre les tables.

Moi: Je dois partir.

Molly: S'il vous plait, ne répétez ce que nous avons dit à personne. Il me semble que personne ne comprend.

Moi: Je vois ce que vous voulez dire. Je vous promets de ne pas en parler si vous ne le faites pas non plus.

Molly: je promets.

Deux jours plus tard, Molly m'a aperçu alors que je traversais son pavillon. Elle est allée vers moi et m'a dit: « J'ai songé à ce dont nous avons parlé, et je me demande... croyez-vous que j'ai imaginé la voix de Dieu pour me sentir mieux?» Je lui ai répondu: « Peut-être », en haussant les épaules. Le personnel de l'hôpital a observé depuis ce jour une très nette amélioration chez Molly. Elle a commençé à parler avec les médecins, les infirmiers et les autres patients, et à participer aux activités. Le psychiatre responsable de son dossier a qualifié son cas de « rémission spontanée ». Le projet de transfert à l'hôpital d'Etat a été abandonné. Deux semaines après notre entretien, elle a été placée dans un pavillon ouvert. Le personnel estimait que, certainement, elle pourrait prochainement quitter la clinique. »

 

Sur ce témoignage ; mon humble et incertain avis....

Qu’en est-il aujourd’hui :

Cette jeune fille, est-elle réellement sortie de son mal ? Ce qui serait la meilleure issue dont tous nous souhaitons.

 

Si ce n’est pas le cas, ce témoignage suscite en moi quelques commentaires.

 

1.                     Ce n’est pas parce que l’on est en état mental reconstruit et que l’on quitte l’hôpital que sa schizo est terminée. L’hôpital n’est qu’un passage obligé lorsque la personne est en grande souffrance, qu’elle n’arrive plus à se gérer seule et de surcroît peut-être dangereuse pour elle-même et devient ingérable pour ses proches. La très grande majorité des schizophrènes vivent heureusement en extérieur, ce sont ceux que l’on nomme « stabilisés » par, en premier lieu, la médication. Un équilibre souvent instable dont les rechutes passent nécessairement par d’autres hospitalisations.

 

2.      Etre schizophrène ne vient pas du fait de ses antécédents familiaux difficiles. C’est une « maladie » dont on dit qu’elle est pour 50% génétique, de ce fait, elle est déjà présente dans l’identité personnelle. Dans ce cas très difficile – certainement par la non-compréhension du milieu familial sur ce qu’est le contenu de cette « maladie » (1) - le comportement des parents est un ajout aggravant des plus perturbant et venant perturber très défavorablement la vulnérabilité du « malade ».

 

3.      C’est vrai, que ce qu’exprime la personne en irréalité est bien irrecevable et est sujet à la fermeture du dialogue. Faire parler, laisser raconter les délires, est la meilleure manière de permettre au souffrant de « décompresser », de nouer un dialogue, de partager son point de vue, la libérant ainsi partiellement de son état angoissé.

 

4.        L’hallucination, dans ce cas auditive, de croire sans réserve que l’on est en communication avec Dieu est une réalité des plus courantes. Qui d’autre que l’au-delà pourrait vous parler ? Les filles ont pour modèle « la vierge » et les garçons « Jésus-Christ ». Ca c’est culturel et c’est dans ma page : « schizo et croyances ».

 

(1)               La famille, de surcroît intellectuelle, ne peut imaginer un seul instant qu’elle peut procréer un ou une enfant en mal schizophrénique. Notre culture et les bien-pensants sont collés par l’unique pensée de croire que ses enfants ne sont que le résultat de l’éducation qu’on leurs donnent. Je le constate bien souvent, si votre enfant est schizo, parents vous en êtes responsables, et c’est un avis bien général.

 

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Mise à jour le vendredi 23 juillet 2010 - * maurice.champion20@wanadoo.fr *