LOURDES - Oh miracles !

Source : Posté le 26/01/2008 par « Vérité » sur un forum à thème religieux.

L’histoire se déroule dans la grotte de Massabielle, à Lourdes, il y a un siècle et demi. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, « l’Immaculée Conception » apparaît dix-huit fois à une humble bergère de quatorze ans, du nom de Marie-Bernarde Soubirous.

Sur l’injonction de la Vierge, Bernadette gratte le sol anhydre d’où jaillit tout à coup une source qui débite quelque cent vingt mille litres à la journée. Un aveugle nommé Bourriette se frotte le visage avec cette eau : il recouvre la vue. Le fait est attesté par le Dr Dozous. Miracle ! Un pèlerinage est organisé. La première année, une centaine de guérisons prodigieuses sont constatées.

Les années suivantes, le nombre des pèlerins s’accroît considérablement et, avec eux, le nombre des guérisons. Autre phénomène extraordinaire : le corps de Bernadette, devenue sainte, est conservé intact dans une châsse de verre à Nevers !

Voilà en tout cas pour la légende dorée. La réalité historique est quelque peu différente.

Les visions. Bernadette, dont le père, alcoolique notoire, sortait de prison lorsqu’eurent lieu les apparitions, ne savait ni lire ni écrire. La seule éducation qu’elle reçut fut religieuse. L’adolescente suivait avec enthousiasme le catéchisme de l’abbé Ader, fervent admirateur du curé d’Ars, dont les visions sont connues. Ader était également un dévot des (fausses) apparitions de La Salette. Avant les visions de son élève, l’homme d’Église confiait à l’instituteur Barbet : « C’est étrange, chaque fois que je rencontre Bernadette, il me semble apercevoir les enfants de La Salette ». Émile Zola fut l’un des premiers à évoquer l’ascendant que l’abbé avait pris sur la jeune fille.

Un détail ne laisse pas d’intriguer, en effet : les visions qu’a Bernadette de « l’Immaculée Conception » datent de 1858, tandis que le dogme de l’Immaculée Conception (i.e., la Vierge conçue sans péché) a, lui, été promulgué par Pie IX en 1854 !

La source.

Le sol de la grotte n’était pas aussi sec que prétendu. En 1858, le Gave passait même au pied de la grotte, comme le montrent les photos de l’époque. Lorsque les eaux montaient la grotte était inondée ! Faut-il dire que dans certains ouvrages religieux qui parurent sur le tard les photos gênantes furent retouchées afin que le Gave n’y apparaisse point ? Aujourd’hui, le sol bétonné permet de camoufler habilement l’ancien passage.

L’aveugle.

Bourriette n’a jamais été miraculé pour la simple raison qu’il n’a jamais été aveugle. Le carrier a « failli » devenir borgne à la suite d’une explosion qui lui a brûlé le visage et endommagé la cornée de l’œil droit. Sa vision s’en est trouvée affaiblie, mais rien de tragique, contrairement aux affirmations postérieures du Dr Dozous.

Dozous était d’ailleurs un drôle de paroissien. Piètre médecin, il avait été révoqué de ses fonctions aux Hospices de Lourdes en 1856. Lui qui, fort de son titre de docteur, allait enregistrer les premiers « miracles » et se faire le promoteur infatigable des eaux de la grotte, avait édité cinq ans avant les apparitions un petit livre qui vantait les eaux thermales de… Cauterets, comme panacée universelle ! En voilà un qui savait retomber sur ses pieds !

Le corps conservé.

Incorruptible, le corps de Bernadette ? Pas à lire le rapport des médecins qui firent l’inhumation !

Le visage : « un artiste a recouvert la face d’un masque de cire très réussi car bien que momifiée, la face noirâtre avec les yeux et le nez excavés auraient produit sans doute sur le public une impression pénible. ». Même chose pour les mains !

Intriguée, le Dr. Thérèse Valot s’est penchée sur ce cas. Ses conclusions : le corps de Bernadette a tout simplement été embaumé !

Les miracles.

Pour sa thèse de médecine (1), reçue avec la plus haute mention par la Faculté de médecine de Paris et publiée en 1955 avec une préface du Dr. Édouard Rist, ancien président de l’Académie de médecine, Thérèse Valot a, malgré la mauvaise grâce du Bureau médical des constatations (aux ordres de l’Église), scrupuleusement passé en revue les cas de « miracles » réalisés à Lourdes.

Elle a par exemple scruté l’affaire Pierre de Rudder, guéri en 1875, non pas à Lourdes, mais par procuration (on dit «intercession » dans la novlangue catholique), au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, à Oostakker-lez-Gand, en Belgique. La fracture de la jambe de cet homme se serait ressoudée instantanément. Selon les apologistes, c’est le miracle le plus extraordinaire de toute l’histoire de Lourdes. Mais en lisant les documents, Thérèse Valot s’est aperçue que la jambe fracturée en 1867, et dont la consolidation se fit mal, était celle de gauche alors que la jambe guérie dans le certificat de guérison était celle de droite !

Amusant : la contre-enquête officielle de l’Église sur le cas de Rudder commença en 1893. Près de vingt ans après les « faits »...

La conclusion du Dr. Valot sur les miracles de Lourdes mérite d’être connue : « Aucune maladie n’ayant fait sa preuve, histologique ou bactériologique, n’est guérie subitement à Lourdes ». Seuls « certains désordres organiques dits psychosomatiques au support physico-chimique mal connu (ex : verrues, fistules, ulcères de l’estomac...) peuvent être supprimés. »

Le Dr. Valot note enfin une « chute asymptotique vers zéro du chiffre annuel des guérisons (...), conséquence inévitable du progrès des connaissances médicales ».

Et pendant ce temps, merci pour eux, les marchands du Temple se portent plutôt bien !

Ecrit par Paul-Éric Blanrue.

1 Voir Docteurs Thérèse et Guy Vallot, Lourdes et l’illusion, Paris, 1957.

 

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Actualité : Publié le 03 Juillet 2008 - Auteur : HD

Lourdes. Le recteur a t-il détourné des fonds ?

Une enquête est ouverte.

Ébullition à la Grotte : près d'un demi-million d'euros ont été découverts sur les comptes de Raymond Zambelli.

Lourdes. Le recteur a t-il détourné des fonds ? L'annonce faite hier par nos confrères du Canard Enchaîné a fait l'effet d'une bombe. Sous le titre « Avis de tempête sur les bénitiers de Lourdes », le « Canard » révèle que le recteur des sanctuaires, le père Raymond Zambelli, fait l'objet d'une enquête ordonnée par le parquet, à la suite d'une information délivrée à celui-ci par le service Tracfin. Les enquêteurs ont relevé que quelque 427 000 € ont été déposés sur le compte personnel du père Zambelli, alors que celui-ci déclare 8 700 € par an de revenus.

Notre confrère s'est livré, comme il en a l'habitude, à une enquête très poussée, documents et chiffres à l'appui. Selon le « Canard », en 2007, six versements en espèces auraient été effectués sur le compte à hauteur de 16 500 € et 26 chèques auraient été déposés pour un montant de 14 328 €, provenant de chèques de particuliers.

Bref, une affaire assez énorme, surtout dans un contexte aussi particulier que celui de la Grotte. Et le « Canard » de s'étonner, et surtout d'ironiser, sur le silence du procureur de Tarbes, Gérard Aldigé, et de son supérieur hiérarchique, le procureur général de Pau, Jean-François Laurans.

Affaire exceptionnelle, traitement habituel.

Nous avons sollicité une rencontre avec le procureur Aldigé, qui a aussitôt accédé à notre demande. Avant de confirmer certains points évoqués par le « Canard », le magistrat s'est montré extrêmement surpris, pour ne pas dire choqué, par les piques concernant son silence ou son refus de communiquer : « C'est incroyable. Dans ce genre d'affaires financières, on ne communique jamais. Il est absolument impensable d'avertir, par quelque mode que ce soit, que quelqu'un fait l'objet d'une enquête pour détournement ! D'autre part, nous ne sommes qu'au début de l'enquête. Et la présomption d'innocence ? Ce monsieur est peut-être parfaitement innocent. C'est à l'enquête de le dire. En tout cas, je tiens à affirmer un principe de base qui est le mien : à affaire exceptionnelle, traitement habituel. »

Pour Gérard Aldigé, qui confirme qu'il a bien ordonné une enquête le 5 juin dernier, confiée au directeur interrégional de la PJ de Bordeaux, ce qui est la règle classique en matière financière, il est impératif de suivre une « procédure habituelle, même si cette affaire sort de l'ordinaire. Elle sera traitée comme toutes les autres affaires de ce type. »

Pas de pressions.

C'est donc bien le Tracfin qui a alerté le procureur : service de Traitement du Renseignement et d'Action contre les Circuits Financiers clandestins. À la suite de quoi, le procureur a lancé l'enquête après en avoir référé à son supérieur, qui lui-même a averti les plus hautes instances de l'État, en la personne du Garde des Sceaux, Rachida Dati. « Nous avons été avisés de mouvements disons « curieux » sur le compte de cet homme. Mais il n'y aura pas de traitement spécial parce qu'il s'agit de Raymond Zambelli et de l'église catholique romaine. Mais dans ce contexte un peu particulier, il est logique que l'État soit tenu au courant tout de même ! »

Quant à savoir si le silence qui a été observé autour de cette affaire a été imposé, la réponse de Gérard Aldigé est catégorique : « Je m'étonne qu'on puisse poser une telle question. Je n'ai subi aucune pression. Je suis la règle que je me suis fixée en la matière : je ne crie pas sur les toits que j'ouvre une enquête financière sur Dupond ou Durand. »

Et si ce silence avait un lien avec la venue du pape en septembre ? Là encore, réponse nette : « Je répète qu'il n'y a pas d'autre silence que le silence habituel dans ce type d'affaires. Que le pape soit là ou pas, cela n'y change rien ; l'enquête se poursuit de façon ordinaire. Cela tombe comme ça, c'est tout. C'est sans doute ennuyeux, mais on n'y peut rien. Ce que je regrette, c'est que cette affaire soit déballée sur la place publique, alors que l'enquête n'est pas terminée, mais qu'elle vient juste de débuter. »

Détournement impossible.

Monseigneur Jacques Perrier est catégorique : « Quand bien même on le voudrait, on ne peut pas détourner des fonds aux Sanctuaires. Le contrôle économique est très serré. On se heurte à une impossibilité. » Le prélat tient à « ajouter foi à ce qu'a dit le recteur » qui a tout simplement « thésaurisé depuis plus de 30 ans et reçu une maison en 79. »

Mais pour l'évêque « le mal est fait ». L'article du Canard « préjuge et condamne par avance un homme dont l'enquête va forcément démontrer l'innocence. » Et d'ajouter que « les histoires d'argent, à Lourdes, ça fait toujours l'effet d'une bombe. Bonne ou mauvaise. Celle-là est mauvaise et il ne s'en relèvera pas. »

Circulation des dons.

De quoi vivent les Sanctuaires de Lourdes ? De l'argent des autres en grande majorité et plusieurs méthodes s'offrent à eux pour collecter ces petites fortunes annuelles. Les entrées les plus visibles sont sans nul doute les quêtes, les troncs, les dons sur place, les ventes de flambeaux ou de votives. « Ça représente 12 millions d'euros par an » précise Francis Dehaine, directeur général des Sanctuaires. Les dons sont soit spontanés soit appelés par courrier. Ils concernent le remboursement des emprunts et servent à financer les gros chantiers. Celui en cours est de l'ordre de 2,5 millions d'euros pour restaurer la basilique supérieure. Enfin, les legs sont aléatoires mais l'immobilier ou les voitures offertes sont vendus pour augmenter le pécule. F. D.

«Je n'ai rien à cacher, j'ai ma conscience pour moi»

Un homme seul. Seul… mais « serein », le père Raymond Zambelli, face à la quinzaine de journalistes présents pour ce point presse aux Sanctuaires. Tout en rondeurs pour raconter en toute transparence « cette histoire qui date d'une trentaine d'années ». 1 978. Il a 35 ans et encore jeune curé normand, se voit nommé à Courseulles sur Mer, petit port du diocèse de Bayeux-Lisieux. Une de ses ouailles, « mariée mais sans enfants » possédant « quelques maisons dans le bourg » souhaite alors « aider un prêtre » : « Mon mari et moi, on voudrait que l'une de ces maisons vous revienne »… «J’avoue que j'ai été très étonné » se souvient encore le recteur. Mais donation est faite « en bonne et due forme, le 2 mai 1980 » et « me voilà propriétaire d'une maison dont j'ai le bénéfice jusqu'en 1996 » poursuit le père Zambelli. Puisqu'à cette date, nommé à Lisieux, il vend donc ce bien avec l'accord de la vieille dame « pour 800 000,00 F », « 121 959 € si je convertis ». Un « petit pécule » auquel viennent à présent s'ajouter 210 379,64 € de messes. En effet, « cette même dame, pieuse, mais sans excès, une âme simple, dès la mort de son mari m'a demandé de célébrer des messes. Tous les mois pendant 23 ans, j'ai reçu une somme de 5 000,00 F » Multiplication. Addition messes + maison. « 332 338€, c'est ce que j'avais quand je suis arrivé à Lourdes » résume-t-il à présent. Sa tentation, alors ? « Acheter un appartement » pour rester fidèle au vœu de sa paroissienne, âgée aujourd'hui de 94 ans. Mais « je garde mon capital. Il rapporte des intérêts

[…] ça me permettait de mettre du beurre dans les épinards » poursuit-il. Et « la vie continue ». Avec les dons des pèlerins « pour vous, mon père, pour vous faire plaisir » : « je remercie et je le prends. Pourquoi voudriez-vous être désobligeant vis-à-vis des gens qui vous estiment ? » Ce qui pèse alors entre 15 000,00 € et 20 000,00 € par an, depuis 5 ans. Le compte est bon. Pour arriver à 427 000,00 €, car « les chiffres sont justes de ce qui a été publié dans le Canard » mais « sur le fond des choses je n'ai rien à cacher » assure le père Zambelli. 427 000,00 €, ça fait une belle maison, non ? Demande-t-on. « ça dépend où » répond-il encore préférant « un bon appartement confortable», rhumatismes obligent. Démissionner ? « Pourquoi ? J'ai la conscience tranquille et heureusement sinon il faut faire un autre métier ». Il répondra donc aux enquêteurs « quand ils veulent ».

Pierre Challier.

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Mise à jour le vendredi 23 juillet 2010 - * maurice.champion20@wanadoo.fr *