Source : Le blog d’un schizophrène : <http://schizophrenie.unblog.fr>
Moïse et les tables.
Si j'en crois mon expérience, il est fort possible que Moïse ait gravé dans la pierre les dix commandements qui lui parvenaient d'une voix qui lui a parlé à la troisième personne. Cela ne surprendrait personne aujourd'hui de croiser un illuminé investit d'une mission divine aux abords du mur de Jérusalem, que ce soit le syndrome de Jérusalem ou d'autre syndromes décrits a proximité de lieux de culte, la mystique n'est jamais loin d'une certaine forme de folie. Le récit le plus explicite d'une hallucination étant certainement celui de Paul sur le chemin de Damas, comment différencier mystique et maladie ?
Au delà de l'exégèse des textes sacrés, il faut, je pense, déjà percevoir la schizophrénie comme un élément qui rayonne depuis longtemps sur les hommes. Si ont considère aussi l'art et la science en plus de la mystique dans l'activité des schizophrènes, il est intéressant de faire le parallèle avec des autistes de haut niveau qui sont à l'origine de connaissances techniques et d'observations ancestrales, à l'origine probable de progrès dans l'agriculture, etc... On pourrait donc supposer aussi que la schizophrénie puisse se caractériser par des hommes d'exceptions ? Avant que d'avoir une extase, il faut être ascète, schizophrène ou drogué. On se heurte donc à un tabou qu'est cette forme de “motivation” qui conduit certains hommes à un travail spirituel, ou bien plus froidement la configuration neuronale spécifique qui se caractérise par l'induction d'hallucinations et de perceptions puissamment sensibles, et on touche là aussi et surtout à l'intelligence dans ce qu'elle a de plus énigmatique.
Je pense que beaucoup de schizophrènes se battent contre une perception très puissante, et très déstabilisante pour un esprit qui n'y est pas préparé. “Voir” l'inconscient, c'est voir une part de vérité qui est pas toujours agréable ou qui peut l'être à l'extrême de la jouissance physique, c'est un choc émotionnel lié à une illumination ou hallucination, et c'est là qu'il faut que les définitions soient précises entre les deux, car elles pourraient provoquer la naissance de nouveaux dogmes religieux ou définitions scientifiques. Mais aussi il faut prendre conscience que ce choc et cette perception sont difficile à appréhender et a comprendre pour le non initié. Il m'est à moi même difficile d'expliquer mes sensations si ce n'est comme un rêve éveillé, et encore plus difficile pour moi d'expliquer le sens que j'en ai compris.
La Genèse étant pour moi la description d'un esprit qui a perdu sa capacité de communiqué avec Dieu, si on interprète ce texte fondateur des religions monothéistes, dans cette forme allégorique, on peut penser que la satisfaction de pouvoir s'adresser à Dieu, ne justifiait pas la sexualité, qui sur une échelle des plaisirs ne l'égaler a jamais.
Pour Dieu, Adam était prévisible comme le reste des animaux du récit, il était “innocent” et obéissant. On comprendra l'effroi de Dieu quand il s'aperçut du sentiment de culpabilité d'Adam fasse à l'action de Satan : La liberté. Le désir sexuel marquant le début des errances humaines mais aussi n'étant plus que le seul déterminant après la première absence de Dieu.
La schizophrénie d'un point de vue phylogénétique, pouvant être apparue avec les fonctions cérébrales associées à un raisonnement verbal, cela éclaire peut être le texte de la Genèse sur la capacité perdue d'Adam de communiquer avec Dieu.
La schizophrénie pourrait être le résultat de la sélection naturelle. Ce que cela signifie? Qu'elle pourrait donner un avantage à ceux qui en souffrent. Un avantage évolutif.
Mais quel pourrait bien être cet avantage? Une telle question nous entraîne loin en-dehors de la génétique pour entrer dans la psychologie, voire la sociologie. Mais cela expliquerait que la schizophrénie, qui peut être héréditaire et implique des hallucinations ou de la paranoïa, se soit maintenue à travers les millénaires, sans être éliminée par la sélection naturelle. On croit qu’elle affecte 1% des gens, à un point ou l’autre de leur vie.
Ce n'est pas une hypothèse si insolite qu'elle y paraît. Parfois, l’avantage n’est simplement pas là où on pense, rappelle Nature : à titre d'exemple, la mutation qui cause la fibrose cystique protège… du choléra!
Je me rappelle avoir lu il y a quelque temps que la schizophrénie aurait pu apparaître alors que le cerveau humain évoluait vers une communication verbale complexe, peut être une piste de recherche pour trouver quel serait l'avantage génétique à être porteur de ce genre de gènes.
La difficulté de définir la conscience, comme la pensée, ou l'intelligence vient du fait qu'elle n'est pas quantifiable, mais tangible par nos sens ou par les mathématiques. L'évangile de Jean commence par cette phrase: Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu.
La définition de la conscience comme étant l'expression de la complexité, autorise des formes d'organisation logiques nouvelles appartenant à cet ensemble, ne définit pas la conscience. Les ordinateurs possèdent en eux un potentiel infini de puissance de calcul et de mémoire et développent des formes de conscience et de compétences dans des domaines scientifiques très divers. L'homme ne pourra plus battre la machine au jeu d’échec. Nous aurions tort de considérer les robots comme une matière inerte.
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