La
schizophrénie en question.
La galère
du psychotique et de sa famille avec ses conséquences irréparables.
Schizophrène : malade ou pas.... drame final
!
C’est avec stupeur que nous
venons d’apprendre la fin tragique - en date du samedi 15 mars - .de ce
jeune homme de La Belliole qui a fait l'objet de
multiples articles dans les pages de ce journal (l'Yonne Républicaine) en Août
2007 sous le titre "Schizophrène...malade ou pas "
Un drame affreux et
insupportable qui révèle la toute extrémité de ce qu’est le contenu des
souffrances psychiques endurées, durant de longues années, par la personne en
mal de schizophrénie.
Dans cette circonstance,
faut-il rappeler que cette maladie ne se gère pas comme toutes autres
affections, qu’elle est bien particulière par son contenu, que les familles
proches, dans le désarroi, sont totalement démunies face aux situations
difficiles et ingérables au quotidien.
Notre motivation est de faire
prendre conscience, tout particulièrement aux autorités médicales, gouvernementales,
que la réponse ne peut passer que par une prise en charge adaptée au parcours
spécifique de cette souffrance ; par l’information des jeunes qu’est la
prévention face, le plus souvent, au déni de la maladie ; par un accès au soins facilité en y intégrant, ce qui manque le plus et
permettrait de faire face aux situations de crises aigues: c'est l’urgence
psychiatrique bien organisée qui permettrait une hospitalisation indispensable
et immédiate.
La vie de ce jeune homme, de
nos jeunes, ne doit pas avoir d’issue dans un fait divers (comme c'est le cas
présent), c'est inadmissible et intolérable. Respectons la famille dont le
courage est inépuisable pour tenter de faire abdiquer cette maladie.
Par ce courrier, nous
manifestons à sa famille toute notre tristesse afin qu'elle accepte humblement
toutes nos sincères condoléances auxquelles nous ajoutons toute notre révolte
envers une organisation et une réglementation totalement inadaptées et
défaillantes.
lmlmlml
Ce qui a
été écrit auparavant sur ce jeune homme.
Courrier des
lecteurs du journal « L’Yonne Républicaine » du 1er août
2007.
Courrier de Madame
Isabelle FRUTON-MOREAU, La Belliole.
Schizophrène ?
Malade ou pas.
Qui peut répondre à cette question ?
Pas moi, je ne suis pas une professionnelle de la santé psychique et
psychiatrique.... Je ne peux que constater. Jeune adulte schizophrène sous
tutelle, reste majeur, libre de ses décisions alors qu’il est incapable de
réfléchir à ses actes et qu’on ne lui laisse pas le droit de gérer ses
biens...Si vie n’est pas un bien, car on ne peut l’obliger à se soigner...Il ne
prend pas ses médicaments, la belle affaire...il est majeur !
Une histoire vraie hélas. Elle concerne un iconnais. Hospitalisé d’office, plusieurs fois en moins d’un
an...cela ne fait rien, ce n’est qu’une question de (évidemment dès qu’on le relâche, il ne les
prend plus !) L’hospitalisation d’office n’est parait-il pas adaptée à son
cas, d’après certain « expert » en psychiatrie...Aussitôt relâché le
pauvre malade reprend ses délires, toute sa famille trinque, il agresse,
harcèle, injurie, détruit tout ce qu’il a , et
finalement se jette dans la Seine avec toutes ses affaires car il a écouté la
petite voix qui lui disait de le faire...Ce n’est pas grave, il est majeur...Inutile
de l’hospitaliser de nouveau...
Il fait une fugue...part dans le midi, sans
argent, sans papier...sans médicaments. Que faire, rien, il est majeur...On le
fait rechercher, les gendarmes et la police compréhensifs diffusent son
signalement...Il va à l’hôpital demander de l’aide...L’interne le renvoie avec
un somnifère...Il est majeur, n’est-ce pas ?
Le cauchemar continue, pour sa famille bien
sûre qui, avec angoisse, attend des nouvelles, bien qu’il soit majeur...pour
lui aussi qui en sortant de ses délires réalise la galère dans laquelle il
vient de se mettre et demande à retourner à l’hôpital psychiatrique pour y être
soigné...Puis les délires reprennent jusqu'à ce que l’on le retrouve, une nuit,
demandant de l’aide puis 20 minutes plus tard, vivant, mais gravement mutilé et
avec de multiples fractures sur la rocade de Narbonne. Il était majeur,
n’est-ce pas ? On ne pouvait rien faire...Maintenant, il est infirme...Que
peut-on y faire ?
Combien de drames encore ? Combien de
familles et de personnes détruites ? Combien de vies gâchées faudra-t-il
avant qu’on ne se décide à obliger les jeunes adultes « majeurs » à
se soigner, même s’il faut les enfermer...
Qu’attend-on pour réagir ? Au nom de
l’assistance à personne en danger tout simplement !
lmlmlml
Réponse de Monsieur
Yves MILLES, Villeneuve-sur-Yonne.
Personnes souffrants
de troubles psychiques.
En réponse à votre courrier des lecteurs du
1er août, madame, je trouve votre lettre à la fois pathétique et
choquante. D’une certaine manière, la réponse à votre question
(schizophrène : malade ou pas) se trouve dans la description et dans les
propositions que vous faites de la situation de cette personne...
Je me considère comme un professionnel de la
psychiatrie, mais je ne travaille pas directement au sein de l’institution
psychiatrique. Celle-ci a évoluée durant les 50 dernières années pour passer de
l’asile à l’hôpital, de l’aliéné au malade mental pour aujourd’hui être une
personne souffrant de troubles psychiques. J’ai le sentiment, au vocabulaire
que vous employez, que votre souhait serait de revenir à ces périodes bien
antérieures de la prise en charge psychiatrique. Tout n’est pas parfait, nous
pourrions effectivement souhaiter, parfois, des hospitalisations plus
importantes pour favoriser une stabilisation des symptômes et des traitements,
mais je ne crois pas souhaitable, pour la personne souffrant de troubles
schizophréniques d’être à nouveau enfermée. C’est peut-être ce que vous pensez.
Mais c’est alors le vocabulaire que vous employez qui produit le spectre de
l’aliénation, de la camisole chimique et de l’enfermement psychiatrique alors
qu’il s’agit bien d’hospitalisation (que se soit
volontaire, d’office ou à la demande d’un tiers) et de soins médicaux. Et dans
les faits, aujourd’hui, compte tenu justement du vocabulaire que vous employez,
des hospitalisations plus longues prennent d’emblée, un caractère d’enfermement
arbitraire.
lmlmlml
Ma réponse adressée à Madame Isabelle FRUTON-MOREAU.
è Et parue dans
l’Yonne Républicaine que je remercie.
Tant la situation
de ce jeune adulte m’est insupportable, pour lui et sa famille impuissante
devant ce désastre, je ne ferais aucun commentaire sur ce que vous décrivez.
Cette réalité est abominable et indigne de notre société, mais, concerné par
cette « maladie », je suis en accord avec la réponse qui vous y est
faite sur l’évolution de la psychiatrie. La psychiatrie n’est plus ticket
d’entrée, mais un ticket de sortie donnant sa possibilité de reconstruction...,
enfin presque...
En tout état de
cause, il manque un maillon sérieux, indispensable, celui de l’urgence de faire
face à une situation ingérable lorsque la personne est en danger envers
elle-même et/ou envers ses proches, laquelle doit déboucher sur l’obligation de
soins psychiatriques. Des réseaux de liaison entre les familles et le monde
psychiatrique se mettent en place, difficilement, mais ce n’est pas mon propos.
Madame, vous
êtes-vous demandée, pourquoi, dans cette seule « maladie » qu’est la
schizophrénie, la personne refuse, pratiquement toujours, d’entrer en soins
psychiatriques et par la même de suivre une médication (d’ailleurs, le
plus souvent, d’une efficacité aléatoire et partielle) ?
C’est la vraie
question que tous se refusent à poser au souffrant.
Mon fils en
« maladie » depuis 20 années est resté plus de 10 années sans parler
de ses perturbations, de ses hallucinations auditives et visuelles ; c’est
à la suite d’un évènement qui l’a conduit au tribunal, qu’il a côtoyé le monde médical
tout en le refusant. Pourquoi ?
Simple, c’est le
contenu de cette « maladie » que le psychotique ne reconnaît pas,
qu’il ne peut admettre, lui n’est pas « malade ». Dans notre culture
religieuse et toutes d’ailleurs, ceux qui entendent de voix et voient
l’irréalité sont vénérés des cieux. Nos enfants, adultes, sont dans cette
logique, le plus souvent en mal de persécution par les supposées forces du mal
et donc non soumis à un dérèglement interne.
Aujourd’hui, il
est reconnu qu’environ 1500 jeunes, en rupture psychologique, sont en prison
pour délits mineurs. Est-leur place ?
La schizophrénie,
parlons-en, ouvrons ce débat ; ce n’est pas qu’une maladie, c’est un
désastre pour une partie de notre jeunesse.
Merci à vous d’avoir donné votre
contribution pour un début de prise de conscience de ce mal, pour qu’une telle
situation ne se reproduise pas...
ç Retour– Affaire de Pau è
lmlmlml
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jour le lundi 19 juillet 2010 - * maurice.champion20@wanadoo.fr
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