Article intégral du journal Le Figaro.

La schizo et sa relation mystique (sur le thème de la sexualité.)

 

L'agresseur fou" de Bertrand Delanoë activement recherché.

Actualisé le 09 avril 2007. Par ANNE-CHARLOTTE DE LANGHE.

 

Inaccessible à une sanction pénale, l'homme avait été interné en 2004. Il a profité d'une permission de sortie pour disparaître.

UN AVIS de recherche a été lancé après la disparition, en début de semaine dernière, de l'homme qui avait agressé le maire de Paris B. Delanoë en octobre 2002. Diffusé à tous les services de police, le signalement d'A.Berkane,  hospitalisé en psychiatrie, n'avait encore rien donné hier ; pas plus que la surveillance des différents points de chute du fugitif, dont une partie de la famille est domiciliée à Bobigny (93).

Depuis plus de deux ans, cet homme de 44 ans - reconnu pénalement irresponsable et ayant bénéficié d'un non-lieu en 2004 - était interné à l'hôpital psychiatrique Ville-Évrard de Neuilly-sur-Marne (93). Tout récemment, il avait néanmoins bénéficié d'une « sortie d'essai de trois mois ». Ce système, qui permet aux patients de rencontrer chaque semaine leur médecin traitant, doit être une étape transitoire avant la levée définitive de l'hospitalisation d'office. Mais A.B. ne l'a pas entendu de cette oreille : les thérapeutes, avec qui il avait rendez-vous début avril, l'attendent toujours...

 

« Procédure normale »

Depuis son arrivée dans l'établissement, A.B. n'avait jamais fait parler de lui. L'équipe soignante, rassurée sur son cas, n'avait donc eu aucun scrupule à le faire bénéficier de cette formule plus souple, accordée par le préfet. Arguant que « les hospitalisations d'office n'ont pas vocation à durer éternellement », le directeur de l'hôpital spécialisé, C. Dagorn, a insisté sur le fait qu'il s'agissait là d'une « procédure normale ».

Les experts qui avaient été chargés à l'époque d'examiner A.B. se voulaient pourtant moins confiants vis-à-vis de sa personnalité. Le jugeant « dangereux pour lui et pour les autres », les médecins avaient d'abord décelé chez cet informaticien au chômage « une maladie mentale » prenant « la forme d'un délire chronique (...) à thématique mystique et politique ».

Interrogé sur les faits survenus dans l'un des halls de la mairie de Paris dans la nuit du 6 au 7 octobre 2002, tandis que les festivités de la première Nuit Blanche battaient son plein, A.B. n'avait effectivement pas caché son aversion pour les politiciens, ni pour la « secte des homosexuels ». Après avoir copieusement bu, et fumé plusieurs joints, Berkane s'était retrouvé ce soir-là à errer sur le parvis de l'hôtel de ville. À l'instar d'autres curieux, il avait fait la queue afin de pouvoir « visiter » le célèbre monument et profiter de plus près des « oeuvres d'art et du côté architectural » des lieux.

 

« Il ne fallait pas que je vienne »

Ce n'est que vers 2 h 30 qu'il avait croisé plusieurs personnes, dont le maire de Paris, assimilé aussitôt à « un homosexuel notoire ». Persuadé d'avoir affaire « au Diable », comme il l'expliquera lui-même, Berkane avait alors dégainé son Opinel et s'était jeté sur B. Delanoë. « Je savais bien qu'il ne fallait pas que je vienne ici », déclarera-t-il seulement avant d'être maîtrisé puis emmené par la police.

Blessé à l'abdomen, l'élu avait échappé de peu à l'hémorragie interne et son rétablissement avait pris plusieurs mois.

Par la suite, le déséquilibré avait tenu des propos totalement abscons en tentant d'expliquer son geste, parlant tantôt d'« impulsion », tantôt d'« acte de foi » perpétré par respect envers Dieu. Les enquêteurs, de leur côté, n'avaient pas tardé à en apprendre davantage sur leur client, habitué des locaux de garde à vue et condamné plusieurs fois pour vols, dégradations ou trafic de drogue.

À deux reprises, enfin, A.B avait séjourné en hôpital psychiatrique. Sept mois avant les faits, sa mère s'était même inquiétée de n'avoir plus de nouvelles de son fils. La famille avait cru à une disparition ; A.B. s'était tout simplement réfugié à Lourdes.

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