Recherche.
Altérations épigénétiques.
On naît schizophrène, on ne le devient pas è
Avril 2012.
Gènes et cerveau.
Avancements
remarquables grâce au crowd-sourcing.
La plus grande étude
internationale sur le cerveau à date, publiée dans la revue Nature Genetics, a identifié des variations génétiques liées à
l'intelligence, la mémoire et les risques de diverses maladies cérébrales dont
la maladie d'Alzheimer.
Le projet ENIGMA
(pour Enhancing Neuro Imaging Genetics
through Meta-Analysis),
dirigé par l'équipe du Pr Paul Thompson du Laboratory
of Neuro Imaging de Université de Californie à Los Angeles et des chercheurs
d'Australie et des Pays-Bas, a recruté plus de 200 chercheurs de 100 centres
dans le monde.
Ces derniers ont mis
en commun les données concernant les images cérébrales par résonance magnétique
(IRM) et l'analyse du génome de 21 151 personnes en santé afin d'identifier des
variations héréditaires spécifiques liées au volume global du cerveau et de
régions spécifiques. L'atrophie cérébrale est un marqueur de la maladie
d'Alzheimer et de la démence ainsi que de troubles mentaux tels que la schizophrénie et le trouble
bipolaire.
"Ce qui est vraiment nouveau ici est
le mouvement vers l'externalisation ouverte (crowd-sourcing)
de la recherche sur le cerveau", dit Paul Thompson. Les recherches dans ce
domaine doivent évoluer vers les très grandes collaborations car de grands
échantillons de personnes sont nécessaires afin que des liens entre gènes et
structures du cerveau soient mis en lumière.
Quand les travaux de l'équipe ont été
complétés, le groupe a appris qu'un autre consortium, dirigé par des chercheurs
de l'université de Boston, faisaient une analyse similaire avec son propre
grand groupe, rapporte le New York Times.
Les deux équipes ont notamment deux
résultats en commun, relève le journal : un gène qui est fortement corrélé au
volume global du cerveau et un autre qui est corrélé au taux d'atrophie, avec
l'âge, de l'hippocampe, une structure qui joue un rôle important pour la
mémoire.
Pour ce qui est du gène lié au volume
global du cerveau, deux variations sont réparties à peu près également dans la
population. Dans une étude indépendante, les chercheurs dirigeant l'équipe
d'Australie, Nick Martin et Margaret Wright, ont montré que le volume cérébral
est en corrélation avec le quotient intellectuel (Q.I), une mesure de
l'intelligence.
Ces résultats sont des moyennes, prend
soin de rappeler la journaliste du New York Times, ce qui signifie qu'ils sont
valables pour un groupe mais ne disent rien d'une personne en particulier,
certaines personnes très intelligentes ayant ces cerveaux relativement peu
volumineux.
Il a également été constaté qu'environ
10% de la population portent une variante qui est en corrélation avec un rythme
légèrement accéléré d'atrophie de l'hippocampe. Une atrophie prononcée de cette
région étant liée à la démence, un lien entre ce gène et la démence est donc
suspecté.
L'établissement de liens entre gènes et
caractéristiques cérébrales ouvre des voies de recherche sur les mécanismes
physiologiques qui sous-tendent diverses maladies.
Ces résultats, souligne Thompson,
représentent davantage un début qu'un aboutissement et ils illustrent ce qu'il
faudra pour obtenir de réelles avancées des connaissances : "partagez vos
résultats, mettez tout en commun" et "ce n'est pas la façon dont les chercheurs
travaillent habituellement".
Décembre 2011.
Découverte d’une cause épigénétique et traitement à la clé.
Actualité publiée
hier Translational Psychiatry
Source: Nature- Translational Psychiatry
SANTELOG : Cette
actualité a été publiée le 30/12/2011 par P. Bernanose,
D. de publication, avec la collaboration de P. Pérochon,
diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
Ce sont les
chercheurs du Scripps Research
Institute (La Jolla) qui viennent de découvrir cette
malformation de l'ADN, trop étroitement enroulé dans certaines cellules du
cerveau, chez les sujets schizophrènes. Ces résultats, publiés dans la revue Translational Psychiatry du
groupe Nature, suggèrent aussi que certains médicaments déjà en développement
pour d'autres maladies pourraient offrir de un espoir pour le traitement de la
schizophrénie.
Cette recherche montre que le déficit
identifié est particulièrement prononcé chez les jeunes, ce qui signifie qu’un
traitement précoce pourrait être plus efficace pour minimiser, voire inverser les
symptômes de la schizophrénie, tels que les hallucinations, les délires, les
troubles émotionnels …
Le Professeur Elizabeth Thomas, le
neuroscientifique qui a dirigé l'étude explique que les essais cliniques de
traitements déjà en cours de développement pourraient bénéficier d’une
procédure accélérée. Sa recherche est dans la lignée de précédentes études
suggérant que des changements au niveau cellulaire jouent un rôle important
dans la maladie. Ces effets dits épigénétiques
modifient la fonction des gènes sans changer le code ADN.
Au centre de la
recherche épigénétique, les histones.
Ce sont des protéines qui s’enroulent autour
de l'ADN, mais lorsque les histones sont acétylées, des portions d'ADN sont exposées,
permettant les gènes de fonctionner. Les complexes histones-ADN, appelés
chromatines (voir visuel), sont en constante évolution, ne permettant pas
d’identifier de bonnes ou mauvaises
configurations. Tout est une question d’équilibre, explique la scientifique et
un déséquilibre peut causer ou aggraver une maladie. Mais, si certaines
portions de gènes restent bloquées en raison d’absence d’acétylation des
histones, alors les gènes peuvent être « éteints ». De nombreuses recherches
ont montré qu’une acétylation altérée peut être un facteur clé de troubles neurodégénératifs comme la maladie de Huntington et la
maladie de Parkinson.
Un manque
d’acétylation des histones bloque l'expression de certains gènes :
Le Pr. Thomas avait déjà étudié le rôle de
l'acétylation des histones dans la maladie de Huntington et s’est demandé si
des mécanismes similaires existaient dans la schizophrénie. Les chercheurs ont
travaillé sur des échantillons de cerveaux post mortem de schizophrènes, sont
parvenus à maintenir les interactions ADN-histones post mortem et ont pu
étudier les altérations des histones. Comparé à des cerveaux sains, les
échantillons des cerveaux de sujets schizophrènes montrent des niveaux
inférieurs d’acétylation des histones dans certaines parties qui bloquent
l'expression des gènes. Chez les sujets jeunes atteints de schizophrénie, cette
constatation est beaucoup plus prononcée.
Les chercheurs
doivent donc trouver « le moyen » de rétablir cette acétylation :
Sur la base des résultats plus prononcés sur
les jeunes cerveaux, le traitement par inhibiteurs d'histone déacétylase (HDAC) pourrait bien se révéler adapté. Alors
que les médicaments actuels de la schizophrénie ne traitent que certains
symptômes, les HDAC pourraient traiter efficacement une des causes de la
maladie.
Un
traitement qui pourrait également, selon les chercheurs, s’avérer également
efficace pour certains déficits cognitifs qui affectent les personnes âgées qui
ont en commun, avec la schizophrénie, ces anomalies du cerveau.
A
voir aussi : La schizophrénie liée à des altérations épigénétiques.
ç Sommaire - La schizophrénie è
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Page de mon site : http://champion20.monsite-orange.fr
Mise à
jour le mardi 17 avril 2012 - * maurice.champion20@wanadoo.fr
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